Les pluies du jeudi 5 septembre 2024 (plus de 30mm dans la matinée) ont provoqué plusieurs débordements des réseaux d’eaux pluviales et parfois même d’eaux usées. Le SIAVOS est confronté de plus en plus souvent à ce genre de situations malgré des investissements conséquents. Les causes sont pourtant connues :
L’influence de l’urbanisation
Effectivement l’urbanisation qui imperméabilise les sols et le changement climatique nous font constater des désordres que nous ne connaissions pas il y a quelques années. La place laissée à la végétation s’amenuise d’année en année et de plus en plus d’eaux de ruissellement sont dirigées vers les réseaux d’eaux pluviales malgré la règlementation qui oblige à favoriser l’infiltration au plus près.
D’autre part, les réseaux d’eaux pluviales sont dimensionnés à l’origine pour des pluies décennales, c’est à dire dont l’intensité n’est dépassée qu’une fois tous les 10 ans statistiquement. Cependant, le changement climatique rebat les cartes de ces statistiques et la fréquence d’occurrence de pluies exceptionnelles a déjà augmenté. Redimensionner ces réseaux est une option court termiste et irréaliste économiquement. Les réseaux d’eaux pluviales sont excessivement chers à réaliser en raison de leur taille et leur profondeur. La seule solution pérenne vise à limiter les apports d’eaux pluviale au réseau en augmentant l’infiltration et la réutilisation des eaux de pluie là où elle tombe.
Les mauvais branchements
Les réseaux du SIAVOS sont conçus séparatifs. cela signifie que les réseaux recueillant les eaux pluviales sont parfaitement distincts de ceux recueillant les eaux usées. En théorie, les réseaux d’eaux usées ne devraient pas être impactés par la pluie, quelle que soit son intensité. En pratique, il existe des erreurs de branchement : c’est à dire des gouttières ou des grilles raccordées sur le réseaux d’eaux usées. A cause de ces mauvais branchements, en cas de pluie intense, les collecteurs d’assainissement sont susceptibles de monter en charge. Cela signifie que le volume d’eau est trop élevé pour être évacué et les collecteurs se remplissent partiellement ou totalement, parfois jusqu’au débordement. Dans la grande majorité des cas, le débordement n’a pas lieu à l’endroit du mauvais branchement mais bien plus en aval.
Eviter ces débordements est la priorité du SIAVOS. Chaque année, le SIAVOS contrôle plus de 400 usagers pour vérifier la bonne séparativité de leurs installations. En 2023 par exemple, le SIAVOS a dépisté 36 intrusions d’eaux pluviales provenant d’usagers avec mise en demeure de remédier à la situation sous 4 mois.
Le SIAVOS réalise aussi des inspections par caméra de ses collecteurs (un réseau est inspecté en moyenne tous les 10 à 15 ans). Ces inspections permettent de détecter les points de faiblesse et de lancer des campagnes de travaux de gainages pour une meilleure étanchéité du collecteur.
Comment s’en prémunir ?
Quand des toilettes, éviers, douches, etc sont situés à un niveau inférieur à celui de la voie publique, l’eau des réseaux peut potentiellement refluer par ces équipements. Dans cette configuration, l’installation d’un clapet anti retour par l’usager est obligatoire (article 44 du règlement sanitaire départemental). Ce dispositif permet de bloquer les eaux provenant de la canalisation publique en cas de besoin.