La collecte séparative
L’assainissement collectif est le service public de collecte et de traitement des eaux usées dans les zones urbanisées. Sur le périmètre du SIAVOS, le réseau d’assainissement est dit séparatif. C’est-à-dire que les eaux usées et les eaux pluviales font l’objet de réseaux et destinations distinctes comme le montre le schéma de principe. Les eaux pluviales collectées sont rejetées en Oise. Les eaux usées, en revanche, sont traitées par la station d’épuration d’Auvers-sur-Oise avant de rejoindre la rivière. Cette séparation permet d’éviter les débordements d’eaux usées lors de fortes pluies. Elle augmente aussi les performances de l’usine de dépollution pour laquelle l’effluent à traiter doit être qualitativement et quantitativement le plus stable possible.
Le contrôle de la bonne séparativité des branchements chez les usagers est une priorité du syndicat. En effet, le mélange des effluents peut provoquer non seulement un surcoût dans la collecte et le traitement mais aussi des pollutions du milieu naturel, voire des inondations. Le raccordement aux eaux usées est obligatoire lorsqu’il existe un réseau sous la voirie desservant la propriété. Ce n’est pas le cas du raccordement aux eaux pluviales. En effet, le raccordement des habitations aux réseaux d’eaux pluviales doit rester exceptionnel et justifié (par exemple en présence de gypse ou de carrières souterraines…), car seule l’infiltration permet de réalimenter les nappes phréatiques.
Le réseau d’eaux usées
Le Syndicat gère plus de 100 km de réseaux d’eaux usées équipés de 48 postes de relevage chargés d’acheminer l’ensemble des eaux usées à la station d’épuration. Le synoptique représente schématiquement les principales artères du réseau d’eaux usées. Les réseaux d’eaux usées sont majoritairement gravitaires. C’est-à-dire, qu’ils présentent une pente permettant le transfert des effluents sans force mécanique extérieure. Sur le parcours des effluents, lorsque la profondeur est trop importante ou qu’il faut franchir un obstacle, un poste de relèvement ou de refoulement équipé de pompes s’avère parfois nécessaire. Afin d’éviter l’obstruction de ces pompes il est important de ne jeter aucun déchet dans les eaux usées. La seule tolérance concerne le papier toilette. Les autres produits d’hygiène (cotons tiges, mouchoirs en papier, lingettes, protections féminines, préservatifs…) sont proscrits.
Pour savoir si une rue précise est desservie par un réseau d’assainissement, merci de contacter le SIAVOS.
La station d’épuration
La totalité des eaux usées collectées sur le périmètre des cinq Communes membres du SIAVOS est traitée par la station d’épuration d’Auvers-sur-Oise. La seule exception concerne le quartier du Valhermeil à Auvers-sur-Oise qui est raccordé à la station de Neuville-sur-Oise. Les eaux collectées représentent plus d’un million de mètres-cube par an. La station, reconstruite en 2011, fonctionne selon le procédé de la biofiltration. Cette technologie est plus compacte que les techniques habituellement utilisées pour une station de cette capacité. Ceci a permis de maintenir les ouvrages dans un périmètre restreint et couvert, limitant ainsi les nuisances olfactives et sonores. La station est prévue pour recevoir jusqu’à 32 000 équivalent-habitants. Elle répond aux nouvelles exigences de la Police de l’Eau en matière de traitement des pollutions azotées et phosphatées.
Malgré son aspect très industriel, le traitement des eaux réalisé par la station d’épuration met majoritairement en jeu des processus naturels. La biodégradation de la pollution dissoute est assurée par des micro-organismes présents à l’état naturel. Si cette dégradation avait lieu directement dans la rivière, cela favoriserait la prolifération des algues ou eutrophisation (cf. photo d’illustration) et l’appauvrissement du milieu en oxygène menaçant la survie des poissons. Le principe de la station d’épuration est donc de maîtriser ce processus en amont du rejet au milieu naturel.
L’eau traitée est ensuite rejetée dans l’Oise. Cette eau n’est pas potable mais inoffensive pour le milieu naturel. Les rejets de la station sont régulièrement analysés sur différents paramètres de pollution dont les résultats sont contrôlés par la Police de l’Eau. Le fonctionnement de la station est conforme aux exigences locales et Européenne. Cependant, le SIAVOS est engagé dans une logique d’amélioration continue visant la rétention des pollutions à la source par le contrôle des usagers industriels et la recherche des mauvais raccordements chez les particuliers.
Les sous-produits de l’épuration
L’épuration des eaux produit nécessairement des déchets. La revalorisation de ces déchets est primordiale sur les plans écologique et économique. La station produit plus de 700 tonnes de boues par an. Ces boues contiennent des éléments fertilisants recherchés en agriculture. Parce que le bassin de collecte du SIAVOS compte peu d’industriels, ses boues possèdent des teneurs en métaux lourds compatibles avec la revalorisation agricole. Les boues sont hygiénisées par adjonction de chaux et stockées dans un hangar semi enterré à l’écart des habitations avant d’être épandues sur les champs le moment opportun. Les champs appartiennent à des agriculteurs volontaires et sont sélectionnés chaque année en fonction des nutriments dont la terre a besoin. L’épandage des boues de stations d’épuration répond à des normes de surveillance des sols et des cultures très strictes. En outre, les procédures sont beaucoup plus restrictives que pour l’épandage des déchets agricoles similaires (fientes, lisiers…).