La commune d’Auvers sur Oise est confrontée de manière récurrente à des phénomènes de coulées de boues. Elles sont le plus souvent causées par l’impact des pluies orageuses (fortes précipitations sur de courtes durées) sur les plateaux agricoles peu perméables en amont des zones urbanisées.
La ville a transféré la compétence eaux pluviales au SIAVOS, Syndicat d’assainissement pour les communes d’Auvers sur Oise, Mery sur Oise ; Mériel, Frépillon et Villiers Adam.
En 2013 une étude de diagnostic a été réalisée au SIAVOS et a permis d’identifier les points clefs au niveau desquels des aménagements de protection seraient pertinents. Le secteur d’étude concernait le périmètre du territoire d’Auvers à l’intérieur duquel 3 sous bassins versants ont été identifiés : Valhermeil, Chaponval et ravine des Vallées.
Des programmes d’action pour chaque sous bassins versants ont été déterminés pour un coût global estimé à près de 2 Millions d’euros en 2014. Depuis cette date, le SIAVOS vote annuellement des budgets de travaux pour la réalisation des aménagements de lutte contre ces ruissellements ou coulées de boues.
Entre 2015 et 2020, 1,4millions d’euros ont été consacrés à la lutte contre les ruissellements sur le territoire d’Auvers, soit 25 % du budget travaux eaux pluviales du SIAVOS.
La vitesse d’exécution de ce programme est, d’une part, liée à la disponibilité budgétaire, et d’autre part, à la disponibilité du foncier. En effet, les ouvrages de protection pertinents sont généralement à réaliser sur des parcelles privées qu’il faut soit acquérir ou grever de servitudes avec l’accord des propriétaires et exploitants. Les accords d’achats ou conventions amiables ne sont pas toujours possibles. Certaines opérations sont soumises à DIG ou DUP (déclaration d’intérêt général ou déclaration d’utilité publique). 3 dossiers (Vallée au vau, Montier et Coppée) sont actuellement dans ce contexte.
Néanmoins, il est constaté que les premières actions réalisées ont un réel impact sur les zones concernées en aval où apparaissent moins de désordres après les épisodes orageux. C’est notamment le cas des secteurs Chaponval et Valhermeil et de la rue de Paris.
Il est cependant probable que le programme d’actions envisagé en 2015 ne soit pas suffisant. D’une part à cause de l’accentuation des phénomènes pluvieux (voir ci-dessous) et d’autre part car ces actions ne sont pour le moment menées que sur le territoire d’Auvers.
Analyse de l’évolution de la pluviométrie ces dernières années et mise en perspective de l’importance des événements récents
Dans notre région, les pluies courantes présentent un cumul journalier de moins de 10mm. Un évènement pluvieux est considéré comme intense à partir de 20mm/j . Sur les 12 dernières années de relevés locaux il a été observé que 90% du temps il pleut moins de 10mm/jour. Avec un record à 44 mm en juin 2013. Le cumul journalier n’a dépassé que deux fois 35mm/j.
Les réseaux et ouvrages d’eaux pluviales sont le plus souvent dimensionnés pour gérer une pluie décennale dont le cumul total est compris entre 30 et 40mm selon son profil d’intensité. Une pluie est dite décennale quand sa période de retour statistique est de 10 ans. Cela signifie que chaque année il y a 10 % de risques qu’une pluie décennale se produise.
Il n’existe pas de données pluviométriques pour Auvers-sur-Oise précisément mais si l’on considère les relevés des stations aux alentours et les observations faites sur place, il est vraisemblable que les pluies du 3 et du 22 juin 2021 aient dépassé les 30mm de cumul de pluie voire les 35mm pour le 3 juin. La probabilité pour que deux pluies de cette intensité se produisent sur une même année n’est que de 1%, et encore plus infime sur le même mois.
Evocation d’une ligne stratégique pour les mois et années à venir.
- Continuer les actions du programme actions pluriannuelles initié en 2015.
- Mener des discussions avec les structures supra-communales détenant la nouvelle compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatique et prévention des inondation) afin que des actions puissent être menées sur les territoires en amont d’Auvers et/ou pour trouver des financements et aides (un bureau d’étude spécialisé GEMAPI vient d’être missionné par le SIAVOS).
- Mener des discussions avec les exploitants agricoles afin d’échanger sur les modalités de plantations des champs du plateau.
- Doter le territoire du SIAVOS de pluviomètres afin de mieux caractériser et suivre les phénomènes pluvieux (prévu 2022).